Indécence. Caractère de ce qui choque par son côté inopportun, ostentatoire, déplacé. Nous avons eu droit à beaucoup d’indécence ces derniers jours. Joëlle Milquet. Walibi. Comment casser le travail de centaines d’équipes pédagogiques qui mouillent leur maillot pour construire des projets dans des écoles qui ont besoin de ces subsides pour développer et améliorer leur établissement, leur quotidien, et construire aussi un esprit de travail, de convivialité, et permettre à des enfants de se sentir bien où ils sont. Déplacé quand on connait les conditions matérielles des cabinets ministériels, quand on voit les meetings des partis, dont le financement est en partie public.
Guy Verhofstad. Hurler. Théâtraliser. A l’excès. Inopportun. Notamment parce que les eurodéputés n’ont pas à donner de leçons en matière de train de vie dispendieux, de pratiques de lobbying avec des multinationales aux intérêts parfois à l’opposé des intérêts des citoyennes et citoyens, il suffit de voir le TTIP. Déplacé parce que les citoyennes et citoyens grecs ont déjà fait des efforts. Nombreux. Ils suffoquent. Ils meurent en fait.
Jean-Claude Juncker. Comment est-il possible qu’il soit encore là ? qu’il puisse tenir un discours quelconque à propos de ce que des individus doivent subir au quotidien quand le pays dont il a été le premier ministre pendant des années a permis le transfert de centaines de milliards d’euros sur base d’accords fiscaux secrets passés avec des centaines de multinationales. Indécent.
Charles Michel. La leçon. Incroyable. Alors que son parti a sans doute le plus mauvais casting gouvernemental depuis que nous avons un gouvernement fédéral dans ce pays, accumulant les bêtises et les bourdes les plus improbables (chiffres SNCB, vols d’avions au-dessus de Bruxelles, centrales nucléaires, …). Le clou du spectacle et cette erreur monumentale du fédéral de 600 millions, qui aurait pour conséquence dans de nombreux milieux professionnels la démission du ministre et de son supérieur hiérarchique. Déplacé.
Je ne peux m’empêcher quand je vois tout cela et que j’entends toutes ces phrases de penser à nos élèves, à nos enfants. Nous leur disons d’aller voter. Nous leur disons de s’intéresser à la politique. Nous leur disons aussi qu’il faut avoir des convictions mais qu’il faut respecter l’autre. Nous leur disons qu’ils doivent être des citoyens responsables, soucieux du bien-être et de l’environnement, à l’écoute et solidaires.
Un cours cela se prépare chaque seconde. Un mot. Une exposition. Un livre. Une émission. Un JT. L’année scolaire prochaine, il faudra continuer à leur dire et à essayer de les amener à être des citoyens. Ce sera difficile. Et comme certains de mes élèves m’ont dit cette année en parlant des politiciens, il sera difficile de ne pas leur faire croire qu’ils sont quand même « bouffons » au vu des éléments qui nous entourent et que la politique… enfin…. Nous partirons d’autres exemples. Des acteurs/actrices qui construisent ce monde avec le souci de l’autre. Avec une vigueur politique, celle de construire un monde où chacune et chacun a sa place dans un cadre solidaire et respectueux. Aller sur le terrain en somme. Dans des entreprises, avec des entrepreneurs respectueux de la terre et de leur personnel. A la rencontre d’intellectuels porteurs d’un discours humble et ouvert à l’autre. Aller voir les projets sociaux qui maintiennent nombre d’individus en vie. Puis, leur permettre de rencontrer des femmes et hommes politiques et les confronter… sereinement… joyeusement… à égalité… parce que finalement, les élues et élus… c’est eux, c’est nous… avec un mandat que nous leur donnons… avec humilité… respect… Ils ont beaucoup à apprendre de nos jeunes.