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24 décembre 2023

[Parenthèse 27… ]

{ 9h45. Il y a un peu d’excitation dans les yeux embrumés des enfants encore mal réveillés. Il y a des mains qui se posent sur des peluches contorsionnées par une nuit quelque peu agitée. Deux ou trois mouvements, descendre de son lit. Un baiser sur son préféré. L’odeur d’un chocolat. 

10h38. Les sons s’éparpillent dans la maison. Le sapin n’a pas bougé. Un peu déplumé même s’il paraît que cela ne devrait pas. Les guirlandes s’improvisent quelques pas de danse avec les boules qui jonglent sur leur pré carré. Deux ou trois semaines par année, il faut rentabiliser.

11h26. Les petits fours traversent quelques plats embarqués sur une table aménagée. Les doigts s’affairent. Parfois certains restent quelques instants plus présents, soit dans des mets qui finissent dans la bouche gloutonne, soit en frôlant celle de son amoureuse. Un sourire.

12h15. Les premiers cris. Parfois c’est une année entière qui s’est évaporée. Comme les souvenirs d’êtres aimés qui nous ont quittés. Les mains se serrent un peu plus fort. On esquisse ce que l’on peut. Maladroit parfois. Juste être soi.

12h39. Les premiers verres s’entrechoquent déjà. Parfois ils viennent juste prolonger ceux de la veille déjà. La chemise laisse apparaître un petit mont qui n’était pas là la dernière fois. Quelques rides aussi s’invitent juste comme cela. Les enfants s’impatientent. Puis voilà. Un premier nom lancé à la cantonade. Le papier qui plie sous le poids de l’envie. Déçu ou pas, un bisou claque sur la joue de celui qui le reçoit. Une tape dans le dos. Les derniers écouteurs s’invitent dans une sarabande de vinyles ou de bouquins qui s’amoncellent un peu par de-ci et de-là.

14H51. Le deuxième plat. Pas encore de débat. Même si on sent, comme l’odeur des brumes des mers, que l’un ou l’autre sujet jouent des coudes pour être au centre des paroles qui s’agitent ici-bas. Un rire vient contrebalancer. Puis quelques sons, comme disent certains plus jeunes de la tablée qui décident de se lever. Il lui prend la main. Un pas de danse improvisé. Les plus âgés, ou peut être dirons-nous les aînés, se prennent délicatement la main en regardant les sourires complices d’enfants et de petits-enfants qui se déplacent dans une chorégraphie qui rappelle leurs plus jeunes années.

17H24. La fatigue se fait sentir. Les verres continuent à se remplir. Au fond de la pièce, le baffle Marshall laisse traîner les notes d’un très vieux morceau. Smith and Burrows « When the Thames Froze ». Personne n’est dupe. Ce moment de silence intérieur. Les larmes qui restent juste là, à la frontière. Quelques regards. “When there is nothing left to say… the years go by so fast… let’s hope the next beats the last… so tell everyone that there’s hope in your heart… and tell everyone or it will tear you apart… The end of Christmas day… when there is nothing left to say… the years go by so fast… let’s hope the next beats the last” …}

Doux Noël…

[Prenez infiniment soin de vous…et de ceux que vous aimez… ]