Parfois, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Sans savoir nécessairement de quoi ou de qui ou comment tout se mettra en place. Être juste en face d’un carrefour aux multiples ramifications et se demander ce qui va faire le chemin, en couches superposées, alors nous respirons, comme quand nous allons courir… une foulée après l’autre… dans un ballet aérien… en observant ce qui se passe autour… en essayant d’être à l’écoute de son corps… et un moment donné de ses sensations… corporelles… sensorielles… et pour les plus ouverts… spirituelles… être dans un autre monde.
Dans ces moment-là, il nous arrive de voir défiler nos vies… ce qui était doux… brutal… ce qui nous a construit ou ce qui a posé problème. Et à chaque pas, chaque respiration, des voix… des visages… des corps… rencontrés et aimés… à chaque pas… à chaque respiration… ce que nous aurions peut-être dû faire….
Quelle est notre responsabilité dans nos défaites, dans nos sourires, dans notre écoute, parfois notre pardon, envers soi, envers l’autre ? parce que nous nous rendons compte que ce qui importe, c’est l’amour donné dans l’abandon, que l’autre, au final, soit ce qu’il veut être.
A la manière d’un danseur, l’équilibre des muscles. Ou à la manière d’un marathonien, les gouttes qui perlent, et la grâce d’un sentiment de vie… même une goutte…
Miossec, « les joggers du dimanche »… « après quoi courrons-nous »… à quoi pensons-nous… à qui… à chaque pas… à chaque respiration…
Et cette question, sans lendemain, sommes-nous quelqu’un de bien ? nos actes enrichissent-ils celles et ceux qui nous côtoient ? avons-nous eu assez d’écoute ? étions-nous assez présent ?
« Hector et la recherche du bonheur »… psychiatre rangé, Hector (magnifique Simon Pegg) se rend compte que ses patients cherchent le bonheur, indéfiniment. Alors il faut partir, prendre des chemins escarpés et se confronter, pour finalement…
A chaque pas… à chaque respiration.. nous faisons des choix… que nous voudrions rationnels.. précis… basés sur des décisions comprenant une colonne à gauche et une à droite… en essayant de ne pas froisser, de maitriser, de ne pas brutaliser, de rendre la vie plus juste et plus douce. Combien de fois ne nous sommes-nous pas trompés alors que si nous avions écouté les sensations ? … chaque respiration…
Comme celle de prendre le chemin de gauche alors que… juste parce que… et même si finalement cela se termine mal… qu’avons-nous appris ? de nous… des autres… de la société… et quel autre croisement allons-nous rencontrer ?… quelles histoires…quels sourires…
Chaque pas et chaque respiration… et là au bout… simplement ce poème de Fernando Pessoa… « Lorsque viendra le printemps, si je suis déjà mort, les fleurs fleuriront de la même manière et les arbres ne seront pas moins verts qu’au printemps passé. La réalité n’a pas besoin de moi (…) »[1], et s’asseoir pour aller cueillir le Samadhi… pour respirer éternellement…
[1] Fernando Pessoa, « Lorsque viendra le printemps », extrait de « Le gardeur de Troupeaux » , Gallimard, 1960
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