12 novembre 2023

[Parenthèse 24… ]

{Au travers de la fenêtre, il voyait les quelques gouttes de pluie tomber, et s’inviter au bal des automnes pluvieux. Les températures clémentes laissaient parfois penser que les étés ne s’arrêtaient plus vraiment. Toutefois, au fur et à mesure des jours, la lumière déclinante et les frimas légers poussaient invariablement les sensations ensoleillées à s’incliner face à la vague plus mélancolique des couleurs pâles.

Cela faisait maintenant quelques heures qu’il n’arrivait plus à coucher un mot, se laissant transporter par ses pensées. Délicatement, les musiques de sa playlist défilaient, passant d’un beat électronique louvoyant à des guitares électriques plus rock, terrestre, sans oublier les notes de pianos atmosphériques des silences romantiques.

A sa gauche, il plaçait toujours son diffuseur d’huile essentielle, quelques brumes. Un peu plus loin, dans un trio coloré et odorant, où se côtoyaient un café dans une petite tasse aux dorures joliment japonaises, une tasse de thé, d’un bleu profond qui rivalisait avec la théière qui laissait fumer les odeurs épicées d’une tisane hivernale, et à ce duo venait se greffer matcha ou chai, qui souvent empruntait son gossier en premier. 

Il n’arrivait pas à décoller son esprit de la douceur du moment. Il était sorti du lit à pas feutré, ses yeux s’ouvrant automatiquement aux lueurs de l’aube. Il avait pris pour habitude de ne pas esquiver le moindre geste s’il sentait qu’elle dormait profondément. Il avait d’abord écouté les souffles légers de sa respiration, en esquissant un sourire. Il avait bien eu envie de se plonger dans ses bras, invitant leurs corps à des chorégraphies amoureuses. Il avait juste posé sa main sur son ventre, quelques instants, délicatement, juste pour (re)sentir. Elle avait souri, lui prenant la main. Cela avait duré quelques secondes. Au souffle, il avait senti qu’elle repartait aussitôt.  

Il prit la tasse de café dans ses mains. Les quelques gorgées. Quelques frissons, non pas de la chaleur tiède et parfumée des arômes des grains de cafés torréfiés. Pas de la voix d’Eddie Vedder, aux quelques notes de « Pendulum » de Pearl Jam qui s’égrenaient, lancinantes, envoutantes. Juste la vie qui s’écoulait, comme les quelques gouttes de pluie qui tombaient, parcourant les chemins et les trottoirs, s’en allant au gré des vents vers les océans…}

[ Prenez infiniment soin de vous…et de ceux que vous aimez… ]